Le sevrage
La meilleure solution : l'ABSTINENCE
Chacun peut décider d'arrêter de consommer de la drogue et reprendre une vie libérée de toute substance psychotrope. Beaucoup de jeunes nous ont confié avoir arrêté de se droguer par la volonté.
Certains toxicomanes envisagent un arrêt par substitution, c'est à dire remplacer une drogue illégale par une drogue légale (antidépresseurs, somnifères, anxiolytiques, neuroleptiques, Subutex, Méthadone...). Il ne s'agit pas d'un véritable sevrage : la personne reste dépendante d'une drogue psychotrope modifiant le comportement.
Le problème n'est pas réglé, la personne est passée de la drogue illégale, drogue de la rue, à la drogue légale, drogue de laboratoire pharmaceutique, entraînant toujours de multiples effets secondaires, mal-être, dépression, suicide.
La plupart des toxicomanes et des parents de toxicomanes ne connaissent pas l'existence de centres d'abstinences dans lesquels l'usager atteint de nouveau une vie libre de toute drogue psychotrope. Ces lieux permettent de retrouver la liberté, du corps et de l'esprit, et de reconquérir sa dignité et l'estime de soi.
Adresses utiles
A tous ceux qui veulent arrêter de prendre de la drogue définitivement et retrouver une vie libre de toute emprise de drogue psychotrope, nous recommandons deux communautés de sevrage par abstinence qui ont montré leur compétence, leur efficacité et leur dévouement dans l'amour et le respect du toxicomane.
Centre de sevrage par abstinence totale : communauté San Patrignano
Une éducation
Le traitement est essentiellement éducatif et de réadaptation. La personne n'est pas considérée comme souffrant d'une «maladie» et ne sont pas, par conséquent, utilisés les traitements pharmacologiques de la dépendance.
Programme individuel
Le programme de récupération est personnalisé et varie en fonction des différentes caractéristiques et des besoins de chaque individu. Il y a ensuite l'étape thérapeutique rigide non temporellement défini. Toutefois, étant donné les problèmes et la nécessité d'un changement radical de la personne, c'est un programme de récupération résidentiel à long terme. La durée minimale est de trois ans.
L'importance du groupe
Quand une personne rentre dans la communauté, elle est insérée dans une des formations dispensées par San Patrignano. Un garçon est confié à un autre garçon qui devient son mentor et, dans la première année de la communauté (temps variable d'un garçon à l'autre) il le suit en permanence sur son chemin. Le garçon vit dans la salle avec le tuteur et avec d'autres garçons. Chaque chambre a son propre gestionnaire, chaque secteur a un ou plusieurs éducateurs référants. Ce sont principalement les groupes avec lesquels la personne vit tous les jours dans la communauté.
Gratuité
San Patrignano est totalement gratuit. Pour l'entrée et le séjour dans la communauté, la gratuité permet à chaque personne de se sentir acteur de son propre chemin. Les produits et services développés en vue de l'autofinancement, représentent environ 50% des besoins de la communauté. Les fonds restants proviennent de dons.
Laïcité
Les principes de base sur lesquels se fonde l'éducation de l'intervention thérapeutique (respect de la vie, pour soi-même, des autres et de l'environnement) sont universellement reconnus par les différentes confessions religieuses et consacrés dans la Constitution italienne.
Centre de sevrage par abstinence totale : communauté du cénacle
Aux garçons et aux filles toxicodépendants qui veulent rentrer, on demande d'avoir quelques " entretiens préliminaires " pour qu'ils puissent connaître le style de vie de la Communauté et pour vérifier le désir de changement de la personne. Ce temps sert en outre à faire participer la famille et à préparer le jeune à entrer en Communauté.
Après quelques entretiens le jeune est invité à passer quelques journées, du matin au soir, dans une fraternité, pour voir plus concrètement la vie de la Communauté, et puis, s'il le désire et si on est d'accord, il est accueilli.
L'accueil est gratuit : chaque famille, librement, peut collaborer selon ses propres possibilités. Nous n'accueillons personne avec des problèmes psychiques (schizophrénie, troubles mentaux graves). Nous ne sommes pas qualifiés pour leur fournir l'assistance médicale spécialisée et constante dont ils ont besoin.
Témoignage de Tomislav
"J'ai passé mon enfance dans une atmosphère familiale belle et harmonieuse, entouré d'amour. Mes problèmes ont commencé lorsque j'avais treize ans: après l'école, en compagnie d'amis nous avons essayé pour la première fois l'alcool et la marijuana: c'est ainsi que le mal est entré dans ma vie.
Je cachais ce que je faisais en commençant par mentir d'abord à ma famille et après à tous les autres. J'étais convaincu d'avoir découvert la vraie vie et je passais mes soirées à aller d'une fête à l'autre: le divertissement ne finissait jamais. J'en avais décidé ainsi : « Je fumerai de la marijuana pendant toute ma vie, c'est tout. Je ne consommerai rien d'autre, jamais. Je ne serai jamais un drogué comme ceux que je vois comme des loques aux coins des rues ».
Le temps passait et pendant les fêtes nocturnes j'ai essayé les premières drogues synthétiques et puis, à la fin, l'héroïne est entrée dans ma vie.
J'étais sûr de pouvoir gérer tranquillement ce mal qui était en train de m'embobiner.
Petit à petit, quasi sans m'en apercevoir, je suis devenu esclave du mal. Au début, j'avais réussi à tout cacher à mes parents mais après ils ont découvert qu'ils avaient un fils drogué. A partir de ce moment, une profonde discorde a commencé entre eux : l'un voulait m'aider d'une manière, l'autre d'une autre.
Moi, je profitais de la situation en choisissant beaucoup de fois d'être avec mon père parce qu'il avait confiance en moi et croyait que d'une façon ou d'une autre je pourrais me sauver.
Mais au fil du temps, la situation empirait. Les journées étaient toujours les mêmes, petit à petit je perdais la confiance de tout le monde et je commençais à perdre toujours plus ma dignité. Personne ne voulait avoir affaire avec un drogué. Je m'arrangeais pour trouver la drogue par n'importe quel moyen : j'étais devenu capable de mentir et de voler tout le monde. C'est ainsi que j'ai commencé à avoir des problèmes avec la loi aussi.
Quand j'ai vraiment touché le fond, mes parents, ne sachant plus quoi faire, m'ont proposé la Communauté (ndlr : cenacolo).
J'ai fait les entretiens péniblement et je suis entré. Les premiers mois je ne comprenais même pas où je me trouvais, en moi il y avait une grande confusion et une grande lutte.
A ce moment là, c'était très difficile pour moi de voir la lumière. Mais après quelque temps, grâce aux garçons qui se trouvaient déjà en Communauté, je me suis aperçu qu'il y avait une atmosphère particulière, familiale, qui m'enveloppait et qui me poussait à avancer.
Tout le monde m'aimait et cherchait à m'aider. C'était comme si petit à petit je sortais d'une profonde léthargie: là, pour la première fois j'ai vu la lumière même si je me trouvais encore au fond d'un tunnel. Le pas le plus difficile pour moi fut de déraciner le mensonge et la méchanceté de mon cœur en m'acceptant avec toutes mes pauvretés. Je me sentais supérieur aux autres, je pensais que je n'avais besoin de personne, m'imaginant avoir raison. A cause de cela, je me retrouvais toujours seul.
Heureusement, j'ai rencontré des jeunes en Communauté qui en priant étaient heureux et réalisés. J'ai ainsi compris que l'unique chemin de sortie était de me mettre à genoux et de demander à Dieu de m'aider: j'ai donc commencé à prier.
Au début c'était difficile, je ne voulais pas voir la vérité sur moi-même et je fuyais Dieu et tout le monde. Je suis l'un de ceux à qui il a fallu beaucoup de temps pour accepter l'amour de Dieu, pour reconnaître que Dieu m'aime comme je suis. Je ne m'aimais pas et je pensais que même Dieu ne pouvait pas aimer un type comme moi.
Aujourd'hui, je sens que j'ai ouvert un nouveau chapitre dans ma vie. J'ai le cœur plein d'espérance qui naît en vivant les vraies valeurs de la Vie.
Je tiens à remercier la Communauté parce qu'elle m'a ouvert le chemin vers le Seigneur, parce qu'elle m'a accepté comme je suis et elle m'a donné la possibilité de changer ma vie.
Je remercie les frères qui m'ont accueilli par le don de l'amitié vraie qui m'a fait rester en Communauté. Aujourd'hui, je ne vis plus pour moi-même mais pour les autres et je veux donner toujours plus."
- TOMISLAV