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" S'il existait un gouvernement qui eût intérêt à corrompre ses gouvernés, il n'aurait qu'à encourager l'usage du haschich [...]. Le haschich appartient à la classe des joies solitaires ; il est fait pour les misérables oisifs [...]. Vous êtes incapable de travail et d'énergie dans l'action [...]. Vous avez jeté votre personnalité aux quatre vents du ciel, et maintenant vous avez de la peine à la rassembler et à la concentrer [...]. Le haschich est une arme pour le suicide ".


" Balzac pensait sans doute qu'il n'est pas pour l'homme de plus grande honte ni de plus vive souffrance que l'abdication de sa volonté. Je l'ai vu une fois dans une réunion où il était question des effets prodigieux du haschich. Il écoutait et questionnait avec une attention et une vivacité amusantes [...]. L'idée de penser malgré lui-même le choquait vivement. On lui présenta du dawamesk ; il l'examina, le flaira et le rendit sans y toucher. La lutte entre sa curiosité presque enfantine et sa répugnance pour l'abdication se trahissait sur son visage expressif d'une manière frappante. L'amour de la dignité l'emporta. "

Baudelaire, " Du vin et du haschich "