Avril 2013-Le père de Yacine Sid vient de témoigner à la barre. "Regarde moi, regarde la famille de Pierre, tu dois dire la vérité, ils en ont besoin ". Yacine lui répond : "C'est pour cela que j'ai décidé d'avouer aujourd'hui ". Le père continue : ' Ce n'est pas comme cela que je t'ai élevé, tu dois répondre à toutes les questions pour que la vérité soit faite". Le père de Yacine poursuit : "C'était un garçon adorable, il était toujours dans mes jambes, je l'appelais mon ombre".

Coup de théâtre en ce début d'après-midi. Yacine Sid a demandé à prendre la parole : "J'ai menti devant la cour, devant la juge d'instruction. Je suis l'auteur du meurtre de Pierre Nasica. Je vais vous expliquer ce qui s'est passé....". Il n'ira pas plus loin. Sa famille est sous le choc. L'audience est suspendue.

L'audience a repris à 14 h 40. Yacine Sid a livré ses aveux. « On a mangé au kebab à 13 h. Je lui ai proposé d'aller sur le parking de l'Arsenal pour fumer. Au kebab on avait bu de l'alcool. On a parlé de la carte bancaire. J'avais des problèmes de dettes de stupéfiants. Pierre n'avait rien à voir avec ça. Pierre a pris ça à la rigolade. Il m'a dit que c'était futile. Ca m'a énervé. J'ai voulu lui faire peur. J'avais un couteau dans mon sac. Je l'ai sorti. Je lui ai dit qu'il fallait qu'il m'aide. Il a rigolé. Je lui ai donné un premier coup de couteau je ne sais plus où. Je me suis acharné sur lui. Il est tombé au sol et je me suis déchaîné. Je ne me rendais plus compte de ce que je faisais. Je ne me suis pas reconnu. Il ne bougeait plus. C'est là que j'ai compris. Je l'ai secoué. J'ai paniqué. J'avais un lacet à ma ceinture. Je le lui ai mis autour des mains pour faire croire à une mise en scène. Je me suis enfermé ensuite dans un déni total. Je me croyais pas capable d'avoir fait ça. Je demande pardon à la famille. J'ai décidé d'avouer pour la famille, pour la justice. J'assumerai la conséquence de mes actes. J'ai jamais voulu tuer. Pierre ça a toujours été mon meilleur ami. Je regretterai toute ma vie. Je m'excuse d'avoir menti pendant deux ans ".

 Extrait de  l'Est républicain, 08/04/2013